On connaît le goût de Christian Rist pour la rigueur classique et son inlassable exploration du XVIIe siècle qui le conduit avec son Studio Théâtre à monter des oeuvres de Corneille, Molière et Racine, mais aussi des contemporains, Beckett, Novarina, Ponge, des textes décharnés ou opulents, noirs ou rieurs, mais toujours d'une pureté implacable. Quelle oeuvre lui conviendrait mieux que Phèdre. La plus belle et la plus dépouillée des tragédies de Racine, la plus noire aussi, d'une noirceur qu'on pourrait croire impossible pendant le «Grand siècle» français.
Descente aux enfers de la passion, l'amour impossible de Phèdre pour le jeune Hippolyte semble dire le malheur inévitable de toute passion humaine, en ce que le mal vient de l'intérieur de l'être amoureux. Phèdre peut prétendre «Mon mal vient de plus loin...», c'est dans l'espace du dedans seul que se mesure cette distance. Tous autour de l'héroïne, même la trop fidèle Oenone, cherchent en vain à la rejoindre en ce monde désert où la passion l'a conduite. Cette mise en scène est pour Christian Rist l'aboutissement d'une longue recherche entreprise en 1997, en particulier avec Veronika Varga, qui joue aujourd'hui le rôle de Phèdre.
Fiche technique:
Texte: Jean Racine
Mise en scène: Christian Rist
Scénographie: Ludivine Defranoux
Distribution: Carlos Chahine (Thésée), Sylvie Chenus (Oenone), Camille Figuéréo (Aricie), François Lepage (Théramène), Emma Morin (Ismène, Panone), Thomas Scimeca (Hippolyte), Veronika Varga (Phèdre)
Régie générale: Guylaine Cherri
Régie Lumières: Pascal Joris
Coproduction: Maison de la culture de Bourges, Compagnie Christian Rist, Le studio classique.
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