Bélaid Boutghourdin
26/01/2007
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Les Mots Épineux d'Abdeslam Nassef |
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Nassef Abdeslam est né dans un petit douar d’Issafen en plein cœur de l’anti-atlas. Après une tentative ratée de finir ses études et une autre tentative inaboutie dans l’enseignement, il décide de quitter le pays à l’âge de 22 ans. Il disait qu’il se sentait étouffé et avait "besoin de prendre de l’air et voir de plus près le monde." Immigrer et travailler n’était pas son objectif, il est parti pour chercher une certaine forme de liberté qui lui permettait de comprendre des choses qu’il portait en lui-même: des interrogations qui le tourmentaient, qui le travaillaient sans relâche. "Je suis parti parce que j’avais peur d’être ce que je ne veux pas être, j’avais peur de mourir avant de voir et connaître les autres et comprendre en quoi nous sommes différents…". Voyager pour ne pas mourir, voyager pour la rencontre de l’autre, l’écouter et surtout pour saisir les figures et les aspects de cette différence qui nous sépare de cet autrui, tel était son but initial de quitter le Maroc. En effet, Abdeslam Nassef s’est engagé dans l’expérience du voyage pour réponde à ce besoin ardent de découvrir, de savoir, de connaître... C’est une aventure qui va l’emmener à sillonner le monde pendant plus de 24 ans, d’un continent à un autre, d’un pays à un autre, d’une ville à une autre, d’un village à un autre... Comme s’il avait besoin de reconstituer le puzzle de la mystérieuse énigme de l’être et du monde. Il mène sa quête des éléments et des bribes de signes qui lui permettent de redonner sens à cette énigme. Aller plus loin, voyager le plus loin possible dans le temps et l’espace pour chercher de se rapprocher le plus près possible de son propre être, pour se retrouver, se reconnaître et se redéfinir soi-même. Les "Mots Épineux" est le fruit de cette expérience que Nassef Abdeslam a vécue après tant d’années. Au départ, il n’a jamais envisagé d’écrire ni de rentrer dans l’expérience de l’écriture, "tout est sorti d’un seul coup comme un cri de délivrance ," disait-il. C’est pendant son errance dans les chemins et les sentiers des montages de Souss que l’idée d’écrire a commencé à se tracer dans son esprit. Il ressentait le besoin d’évacuer cette accumulation qui pesait lourd sur lui "comme un fardeau, comme une boule dans la gorge" répétait-il souvent. C’est une autre forme d’aventure à laquelle il s’est livré: tenter de revivre autrement ce voyage, c’est-à-dire d’entamer l’aventure de l’écriture. L’objectif n’est pas de retracer la réalité des voyages vécus, c’est une autre forme de voyage que nous propose le poète, un voyage dans l’imaginaire, le souvenir, le rêve, les séquelles… Essayer de transcender la réalité des objets pour aller encore plus loin, pour leur donner un autre sens, leur trouver une valeur esthétique et les partager avec émotion, sensation et plaisir, c’est ce qui donne le mérite aux poèmes de Abdeslam Nassef. Pour lui, rien n’est perdu dans ses voyages, car, comme il le rappelle dans la quatrième de couverture, "Il n’y a pas de mauvais voyage, on ne s’y égare jamais." Plus le voyage dure, plus on apprend, plus des choses changent ou se précisent en nous. |
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