Qu'est ce qu'on reproche au juste à Tayssir Allouni ? C'est la question que se posait incessamment aussi bien le public que les journalistes depuis l'arrestation puis l'inculpation de Tayssir Allouni, le journaliste vedette de la chaîne Qatarie devenu célèbre depuis son entretien pour Al-Jazira avec Oussama Ben Laden après les attentats du 11 septembre.
Arrêté le 5 septembre sur l’ordre du juge espagnol Baltasar Garzon, il a reçu quelques jours plus tard près de 26 pages de l’acte d’inculpation qui en compte 692, relatant les accusations qui lui sont adressés. Le journaliste Allouni est ainsi accusé d’avoir établi des contacts avec des membres du réseau Al-Quaida, d’avoir transporté l’argent pour leur compte et d’assister des personnes susceptibles d’appartenir à ladite organisation.
Son arrestation "est étayée par des faits qui n'ont rien à voir avec son métier de journaliste actuel", mais qui ont eu lieu alors qu'il travaillait comme traducteur pour le bureau de Grenade de l'agence de presse espagnole EFE ou ont trait à "ses activités de transport de fonds", et à ses "relations et ses liens" avec des membres d'Al-Qaida, a précisé Baltasar Garzon.
Le juge évoque les noms d'Abou Dahdah, un complice avec lequel il aurait financé l'envoi des militants dans des camps d'entraînement et participé à l'endoctrinement des "jeunes" de Grenade; d'Abou Khaleb, homme de liaison d'Al-Qaida pour l'Europe; de Mohammed Bahaiah, beau-frère de Mohammed Khaleb Kalaje Zouaydi, financier d'Al-Qaida détenu en Espagne; de Mustapha Setmarian, responsable d'un camp d'entraînement en Afghanistan; de Mamoud Darkazanli, financier d'Oussama Ben Laden en Europe; et du bras droit de ce dernier, le beau-frère de M. Allouni, Abdoul Fattah Zamm
Voir également:
Garzon Veut la Peau d'Allouni
Baltasar Garzon: Nouveau Don Quichotte
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