Le secteur cinématographique au Maroc connaît, depuis le Festival National du Film de Marrakech, une tension dans les relations entre les producteurs eux-mêmes d'un côté, et de l'autre, entre ces derniers et l'administration de tutelle représenté par le Centre Cinématographique Marocain.
Les médias, sous divers styles et formes, ont répercuté cette tension la commentant et l'interprétant de manières différentes, voire contradictoires.
Suite à cette tension, une nouvelle association a été crée sous le nom de Groupement des réalisateurs, auteurs et producteurs marocains. Parallèlement et par le fait de circonstances, une décision, la première de son genre, va être prise par la commission de soutien à la production Cinématographique lors de la session de juillet 2001. Cette décision, concernant le non octroi d'aide aux projets de longs métrages candidats au soutien, va faire l'objet de diverses explications et interprétations.
Partant de ce constat, l'Association des Critiques de Cinéma au Maroc souligne ce qui suit:
1. Le silence de l'administration de tutelle qui, jusqu'à présent, n'a pas informé l'opinion publique sur la situation qui prévaut dans le secteur cinématographique marocain. Ce qui laisse libre cours à la rumeur et aux spéculations.
2. La permanence de la précarité du secteur cinématographique marocain malgré des efforts sur le plan budgétaire et malgré l'émergence occasionnelle de quelques œuvres cinématographiques rayonnantes.
3. Notre respect de la décision prise par la commission de soutien à la production cinématographique, étant convaincus de la souveraineté de ladite commission conformément aux statuts en vigueur.
4. Dénonçons toute forme de conflits d'intérêts individuels et personnels et soutenons, par ailleurs, tout effort positif, créatif et intègre dans le respect de la multiplicité et du droit à la différence.
Nous exhortons à cette occasion, tous les acteurs du secteur cinématographique dans notre pays (administration de de tutelle, chambres professionnelles, associations spécialisées) à œuvrer en commun pour:
1. Réfléchir et revoir les méthodes de gestion et de développement de de la production cinématographique nationale, tant sur le plan quantitatif que qualitatif; rehausser le niveau de scénario et créer des instituts de formation aux métiers de cinéma.
2. Activer, dans les brefs délais, les travaux de la commission chargée de la révision des statuts organisationnels du Fonds de Soutien à la production nationale
3. Organiser un colloque national sur le cinéma au Maroc ayant pour objet de valoriser tout ce qui a été fait depuis le colloque de Méknès de 1991; stopper la dégradation des salles de cinéma et réfléchir sur de nouveaux statuts qui organisent les métiers du cinéma.
Enfin, et comme à l'accoutumée, les membres de l'Association des Critiques de Cinéma au Maroc réaffirmant leur engagement effectif à adhérer à toute initiative sérieuse et agissante visant à dépasser la situation actuelle et œuvrer pour le développement du secteur et pour l'enracinement d'une culture cinématographique démocratique.
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