Le torchon brûle entre la Chambre Marocaine de Producteurs de Films (CMPF) et le directeur général du Centre Cinématographique Marocain (CCM), Souheil Ben Barka. Sous couvert de vouloir appliquer la loi, Ben Barka décide d'interdire le représentant de la chambre d'assister aux travaux de la commission en sa qualité de membre observateur. Même décor, quelques jours plus tard: la Commission de fonds d'aide à la production cinématographique rend public le résultat des délibérations de sa session d'été, le verdict est plus que surprenant; aucun des 9 projets de longs métrages présentés à la commission pour cette session pour une aide sur dossier n'a été retenu. La coïncidence n'est pas fortuite pour la chambre (CMPF), "elle se matérialise entre l'absence du représentant de notre chambre et le fait que la commission n'ait octroyé aucune aide à aucun long métrage. Le lien entre les deux est une question ouverte et qui demande explication."
En effet, le communiqué de la chambre ne tarde pas à répondre à la question, "des relations conflictuelles qui existent entre lui et notre chambre" serait derrière ce bras de fer et que les travaux de la dernière session du fonds d'aide n'en était que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ce que la chambre reproche effectivement au directeur du CCM c'est "le fait que ce directeur s'érige en juge et partie, étant en même temps producteur, distributeur, principal exploitant de salles de cinéma et prétendant au fonds d'aide à la production nationale"
Un conflit d'intérêts latent pendant plusieurs années a fini par surgir à l'occasion du tournage d'une superproduction américaine d'un investissement total au Maroc déclaré de 20 millions de US$ et que l'actuel directeur du CCM s'est accaparé pour le compte de sa société privée ou "d'autres sociétés satellites qu'il a crées ou fait créer par des tiers."
Maintenant s'il est vrai que le directeur du CCM n'a fait qu'appliquer la loi en interdisant l'accès aux travaux de la commission au représentant de la chambre, "comme il est d'usage depuis plusieurs années," selon la chambre, pourquoi a-t-il choisi de le faire aujourd'hui? Pourtant cette présence a été toujours vivement critiquée par plus qu'un. D'autre part, pourquoi la Chambre Marocaine de Producteurs de Films (C.M.P.F) a-t-elle choisi de dénoncer une situation avec laquelle elle a cohabitée pendant plus qu'une décennie? pourtant jamais critiquée publiquement auparavant.
Une question que cesse de se poser le public marocain et d'en rajouter " Et le cinéma dans tout ça?"
LA VÉRITÉ EST AILLEURS
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